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Transistors en électronique

Gros plan sur un transistor bipolaire noir à trois broches (boîtier TO-92) avec des marquages, posé sur une surface réfléchissante.

Le transistor est un dispositif semi-conducteur, pierre angulaire de l’électronique moderne, dont l’invention a marqué le début d’une nouvelle ère technologique. Inventé en 1947 par John Bardeen, Walter Brattain et William Shockley, le transistor est une composante électronique capable d’amplifier ou de commuter des signaux électriques et de la puissance. En essence, il s’agit d’un interrupteur ou d’un amplificateur miniature qui régule le flux de courant entre ses bornes principales en fonction d’un signal de commande appliqué à une borne de contrôle. Cette capacité de contrôler un courant important avec un signal faible lui confère son importance fondamentale dans la conception de circuits électroniques complexes.

L’Analogie Didactique

Pour saisir la fonction première d’un transistor, il est utile de recourir à des analogies simples. On peut le comparer à un interrupteur automatisé. Dans un circuit électrique classique, un interrupteur manuel permet d’allumer ou d’éteindre une ampoule. Un transistor remplit la même fonction, mais il n’est pas actionné par une main humaine ; il est contrôlé par un signal électrique. Un faible signal appliqué à une de ses broches (la base ou la grille) peut déclencher la circulation d’un courant beaucoup plus important dans le circuit principal, allumant ainsi l’ampoule automatiquement.

Une autre analogie puissante est celle du robinet ou de la vanne. Un robinet permet de contrôler un flux d’eau important (le courant principal) avec une petite action de la main (le signal de commande). De la même manière, le transistor module un flux de courant électrique significatif avec un signal de commande minime. Cette capacité à réguler un flux d’énergie à grande échelle avec une faible entrée est le cœur de son utilité en tant qu’amplificateur et commutateur.

L’Impact Révolutionnaire

L’invention du transistor a déclenché une révolution technologique qui a redéfini le monde moderne. En tant que composant de base de tous les circuits électroniques, il est présent dans tout appareil intégrant de l’électronique, des téléphones et ordinateurs aux voitures et feux de circulation. Les premiers transistors étaient des composants discrets de grande taille. Cependant, des avancées technologiques majeures ont permis leur intégration sur une seule puce de silicium, donnant naissance aux circuits intégrés.

Ce processus de miniaturisation a été le moteur de l’ère numérique. La capacité de fabriquer des milliards de transistors sur une seule puce a mené à l’apparition de microprocesseurs et de mémoires de plus en plus puissants et compacts. Cette réduction de taille n’est pas seulement une prouesse d’ingénierie ; elle a généré une cascade d’avantages économiques et pratiques. Elle a rendu les appareils électroniques plus portables, plus légers et plus efficaces sur le plan énergétique, car les transistors miniaturisés consomment moins de puissance. La réduction des coûts de production, rendue possible par la production en série de puces complexes, a démocratisé l’accès à la technologie, la rendant abordable pour un public plus large. C’est cette évolution exponentielle, souvent formalisée par la loi de Moore, qui est directement responsable de la puissance et de l’omniprésence des technologies numériques contemporaines. Sans le transistor, le paysage technologique actuel serait tout simplement inconcevable.

Le Transistor Bipolaire à Jonction (BJT)

Structure Interne et Terminaux

Le transistor bipolaire à jonction (BJT) est un dispositif semi-conducteur à trois couches et deux jonctions PN. Il est fabriqué à partir d’un monocristal de matériau semi-conducteur, comme le silicium, dont les propriétés électriques sont modifiées par l’ajout d’impuretés, un processus appelé dopage. Le BJT se présente sous deux configurations principales, selon l’agencement des couches dopées : NPN et PNP. Un transistor NPN est composé d’une fine couche de matériau de type P (dopé avec des trous) intercalée entre deux couches de matériau de type N (dopé avec des électrons), formant ainsi deux jonctions PN distinctes. À l’inverse, un transistor PNP est constitué d’une fine couche de type N entre deux couches de type P.

Ces trois régions semi-conductrices sont connectées à des terminaux pour permettre la connexion à un circuit externe. Ces terminaux sont nommés :

  • L’émetteur (E) : C’est la région qui injecte les porteurs de charge dans le transistor.

  • La base (B) : La région de contrôle, située entre l’émetteur et le collecteur, qui contrôle le flux de courant.

  • Le collecteur (C) : La région qui recueille les porteurs de charge émis par l’émetteur.

Dopage et Rôle des Régions

La performance d’un BJT dépend de manière critique de la structure physique et du niveau de dopage de chacune de ses régions. Cette conception n’est pas arbitraire, mais le résultat de choix délibérés pour optimiser le gain du transistor.

  • L’émetteur est la région la plus fortement dopée. Cette concentration élevée de porteurs de charge majoritaires (électrons pour un NPN) garantit qu’un nombre important d’entre eux peut être injecté dans la base pour initier le courant de fonctionnement.

  • La base est la région la plus fine et la plus légèrement dopée. Cette configuration est essentielle. Sa faible épaisseur assure que la majorité des porteurs injectés par l’émetteur traverse la base sans se recombiner. Son faible niveau de dopage réduit le nombre de porteurs majoritaires qui pourraient se recombiner avec les porteurs injectés, garantissant ainsi qu’un faible courant de base est suffisant pour maintenir le flux de courant principal.

  • Le collecteur est la région modérément dopée qui a pour fonction de recueillir la majorité des porteurs de charge injectés. Il est généralement conçu pour supporter des courants plus élevés que les deux autres bornes.

Principe de Fonctionnement

Le BJT se distingue en tant que dispositif bipolaire car son fonctionnement repose sur le mouvement de deux types de porteurs de charge : les électrons et les trous. Cependant, il est également classé comme un dispositif à porteurs minoritaires. Cette terminologie, qui peut sembler contradictoire à première vue, décrit en fait le mécanisme de contrôle sous-jacent.

Dans un transistor NPN en fonctionnement typique, un petit courant de commande est injecté dans la base. Ce courant sert à polariser la jonction base-émetteur en direct, ce qui permet à des électrons, qui sont les porteurs majoritaires de l’émetteur fortement dopé, d’être injectés dans la base. Une fois dans la base, ces électrons se retrouvent en tant que porteurs minoritaires dans cette région de type P. La conception de la base, à la fois très mince et légèrement dopée, minimise la probabilité que ces porteurs minoritaires se recombinent avec les trous de la base. Par conséquent, une grande majorité d’entre eux se diffuse à travers la base et atteint la jonction base-collecteur.

Cette jonction est, en régime de fonctionnement normal, polarisée en inverse. Le champ électrique ainsi créé balaie les électrons vers le collecteur, les transformant en un courant de collecteur beaucoup plus important. Le BJT amplifie le courant, ce qui est exprimé par la relation fondamentale : est le courant de collecteur, est le courant de base, et (ou ) est le gain en courant du transistor. Le courant de l’émetteur () est la somme des courants de base et de collecteur, soit .

Modes d’Opération du BJT

Le mode de fonctionnement d’un BJT dépend de la polarisation de ses deux jonctions PN. En fonction de la tension appliquée, il peut agir comme un amplificateur ou un interrupteur.

  • Régime de coupure (cut-off) : Dans ce mode, les deux jonctions (base-émetteur et base-collecteur) sont polarisées en inverse. Il n’y a pas de courant de base (), et le courant de collecteur () est pratiquement nul. Le transistor se comporte comme un interrupteur ouvert.

  • Régime actif : Il s’agit du mode de fonctionnement pour les applications d’amplification linéaire. La jonction base-émetteur est polarisée en direct (par exemple, V pour le silicium), tandis que la jonction base-collecteur est polarisée en inverse. Dans ce régime, le courant de collecteur est directement proportionnel au courant de base selon la relation , permettant l’amplification d’un signal.

  • Régime de saturation : Les deux jonctions sont polarisées en direct. Le courant de collecteur atteint sa valeur maximale, qui n’est plus limitée par le courant de base, mais par les composants du circuit externe, notamment la résistance de charge. Le transistor se comporte alors comme un interrupteur fermé, avec une résistance très faible entre le collecteur et l’émetteur.

  • Régime actif inversé (reverse-active) : Le rôle des jonctions est inversé par rapport au régime actif : la jonction base-émetteur est polarisée en inverse, et la jonction base-collecteur est polarisée en direct. Ce mode est rarement utilisé car le gain du transistor () est beaucoup plus faible.

Régime d’Opération Jonction Base-Émetteur ( Jonction Base-Collecteur ( Fonctionnement Caractéristique de Courant
Coupure Polarisation inverse ( V) Polarisation inverse ( V) Interrupteur ouvert Ic0
Actif Polarisation directe ( V) Polarisation inverse ( V) Amplificateur Ic=βIb
Saturation Polarisation directe ( V) Polarisation directe ( V) Interrupteur fermé max, limité par le circuit
Actif inversé Polarisation inverse ( V) Polarisation directe ( V) Amplificateur (faible gain) Ie=βrIb

Le Transistor à Effet de Champ (FET) et le MOSFET

Structure et Terminaux

Le transistor à effet de champ (FET) est une autre famille de transistors, dont le MOSFET (transistor à effet de champ à grille métal-oxyde-semi-conducteur) est le type le plus répandu. Contrairement au BJT, le MOSFET est un dispositif dit unipolaire car son fonctionnement repose sur l’utilisation d’un seul type de porteurs de charge (soit les électrons, soit les trous) pour la conduction.

La structure du MOSFET se compose de trois terminaux principaux : la grille (G), le drain (D) et la source (S). Bien que certains schémas montrent un quatrième terminal, le substrat ou corps (B), il est souvent relié à la source dans les composants discrets pour simplifier le circuit. Les MOSFETs existent en deux polarités : à canal N (NMOS) et à canal P (PMOS).

Principe de Fonctionnement

Le principe de fonctionnement du MOSFET est radicalement différent de celui du BJT. Alors que le BJT est un dispositif contrôlé en courant, le MOSFET est contrôlé par une tension appliquée à sa grille. La grille est isolée électriquement du reste du transistor par une fine couche de dioxyde de silicium (), qui agit comme un isolant. Cette particularité structurelle a une conséquence majeure : l’impédance d’entrée du MOSFET est extrêmement élevée, de l’ordre du mégaohm, ce qui la rend presque infinie.

Cette isolation confère au MOSFET ses avantages uniques. Le courant ne peut pas circuler dans la grille, ce qui signifie que le composant de commande consomme très peu de puissance en régime statique. Cette efficacité énergétique le rend particulièrement adapté aux circuits alimentés par batterie ou aux applications où la consommation d’énergie est une considération primordiale. Cependant, la structure métal-oxyde-semi-conducteur de la grille forme en fait un condensateur. Bien que la puissance de commande statique soit faible, la charge et la décharge de cette capacité de grille nécessitent des impulsions de courant significatives pour une commutation rapide. C’est pourquoi, dans les applications à haute fréquence, des circuits de pilotage de grille (gate drivers) sont nécessaires pour surmonter cette capacitance et atteindre les vitesses de commutation élevées pour lesquelles les MOSFETs sont réputés. Cette dynamique illustre la distinction entre la faible consommation d’énergie en état stable et l’exigence de puissance pour la transition d’état.

Formation du Canal et Types de Fonctionnement

La tension appliquée à la grille du MOSFET crée un champ électrique qui influence la conductivité du canal entre la source et le drain.

  • MOSFET à canal N (NMOS) : Un NMOS possède une base de type P, avec des régions de source et de drain de type N. Par défaut, il n’y a pas de canal conducteur entre la source et le drain. L’application d’une tension positive sur la grille attire les électrons de la base vers la surface de l’isolant. L’accumulation de ces électrons crée un canal conducteur de type N, permettant au courant de circuler du drain vers la source. Plus la tension de grille est élevée, plus le canal est large et plus le courant circule facilement.

  • MOSFET à canal P (PMOS) : Le fonctionnement est inversé. Le PMOS a une base de type N, avec des régions de source et de drain de type P. Une tension négative appliquée à la grille attire les trous (porteurs de charge positifs) de la base, créant un canal de conduction de type P entre la source et le drain. Le courant circule alors de la source vers le drain.

Modes d’Enrichissement et d’Appauvrissement

Les MOSFETs sont classés en deux types en fonction de leur comportement par défaut en l’absence de tension de grille.

  • Mode d’enrichissement (enhancement) : C’est le type le plus courant. Le transistor est normalement éteint (OFF) lorsque la tension grille-source () est nulle. Un canal conducteur n’existe que si une tension de grille suffisante, supérieure à une tension de seuil (), est appliquée pour l’enrichir en porteurs.

  • Mode d’appauvrissement (depletion) : Le transistor est normalement passant (ON) lorsque la tension grille-source est nulle, car un canal conducteur existe par défaut. Pour l’éteindre, il faut appliquer une tension de grille de polarité opposée pour appauvrir le canal en porteurs et l’interrompre. Ce type est moins courant dans les applications de commutation.

Régions de Fonctionnement du MOSFET

Comme le BJT, le MOSFET a plusieurs régions de fonctionnement définies par les tensions appliquées à ses bornes.

  • Région de coupure (cut-off) : Le transistor est éteint et le courant de drain () est nul. Pour un NMOS à enrichissement, cela se produit lorsque la tension grille-source () est inférieure à la tension de seuil ().

  • Région ohmique (ou linéaire) : Le transistor est activé et se comporte comme une résistance variable. Dans cette région, le courant de drain () est presque linéaire et proportionnel à la tension drain-source (), contrôlé par la tension .

  • Région de saturation : Une fois la tension suffisamment élevée, le courant de drain () cesse d’augmenter et devient constant, agissant comme une source de courant contrôlée en tension. Dans ce mode, le courant de drain dépend de la tension mais est largement indépendant de .

BJT VS MOSFET

Tableau Comparatif Synthétique

Le choix entre un BJT et un MOSFET dépend des exigences spécifiques du circuit. Voici une comparaison synthétique de leurs caractéristiques fondamentales :

Caractéristique Transistor Bipolaire (BJT) Transistor à Effet de Champ (MOSFET)
Mécanisme de contrôle Contrôlé par un courant de base () Contrôlé par une tension de grille ()
Porteurs de charge Bipolaire (électrons et trous) Unipolaire (électrons ou trous)
Impédance d’entrée Faible Très élevée
Vitesse de commutation Généralement plus lent Généralement plus rapide
Dissipation de puissance Plus élevée, moins efficace en commutation Plus faible, plus efficace en commutation
Stabilité thermique Moins stable, sujet à l’emballement thermique Meilleure, moins sensible à l’emballement thermique
Linéarité Meilleure pour l’amplification analogique Moindre, mais bon pour la commutation
Coût Généralement moins cher Généralement plus cher
Sensibilité Moins sensible aux décharges électrostatiques (ESD) Très sensible aux décharges électrostatiques (ESD)

Analyse des Différences Clés et Implications

Les différences entre les deux types de transistors ne sont pas de simples caractéristiques, mais des compromis de conception fondamentaux qui dictent leurs applications privilégiées. L’une des distinctions les plus importantes et les plus nuancées concerne la vitesse de commutation.

Bien qu’il existe des sources qui affirment des résultats contradictoires concernant la vitesse des BJTs et des MOSFETs , le consensus technique met en lumière un point crucial : la vitesse dépend du mode de fonctionnement. Dans les applications de commutation où le transistor est saturé (entièrement allumé), les BJTs sont notoirement lents à s’éteindre. Ce phénomène est dû au temps de stockage, le délai nécessaire à la recombinaison des porteurs minoritaires qui saturent la base avant que le courant ne puisse être coupé. À l’inverse, les MOSFETs, étant des dispositifs unipolaires, n’ont pas de problème de stockage de porteurs et peuvent donc être pilotés pour une commutation beaucoup plus rapide. C’est pourquoi ils sont le choix privilégié pour la commutation de puissance à haute fréquence, notamment dans les alimentations à découpage et les circuits logiques numériques.

Cependant, dans des applications d’amplification linéaire où le BJT n’est jamais saturé, il peut atteindre des fréquences très élevées, ce qui explique son utilisation dans les circuits radiofréquences (RF). Le choix du transistor n’est donc pas une question de supériorité absolue, mais d’adéquation à la tâche.

Un autre compromis notable concerne la robustesse. La structure capacitive du MOSFET, avec sa fine couche d’oxyde qui lui confère son efficacité, le rend également extrêmement vulnérable aux décharges électrostatiques (ESD). Une simple surtension peut percer l’isolant de la grille, détruisant le composant. Les BJTs, n’ayant pas cette couche isolante, sont beaucoup plus tolérants aux surtensions sur leur broche de commande. Cette vulnérabilité est le prix à payer pour la haute performance du MOSFET.

Le Transistor comme Commutateur

La capacité à basculer un courant de l’état marche à arrêt fait du transistor un interrupteur idéal, en particulier dans les régimes de saturation et de coupure.

Exemple de circuit BJT (NPN) : Pour utiliser un BJT NPN comme un interrupteur, un petit courant de base est appliqué pour activer le transistor et permettre à un courant beaucoup plus grand de circuler de l’émetteur au collecteur, alimentant une charge (comme une lampe ou un moteur). Pour garantir que le transistor est complètement saturé et agit comme un interrupteur fermé, la résistance de base () doit être calculée avec soin. Le courant de base doit être suffisant pour forcer le courant de collecteur à son maximum, au-delà de la limite donnée par le gain .

La condition pour saturer un BJT est que le courant de base soit supérieur au courant minimal requis, soit .

Exemple de circuit MOSFET (N-canal) : Les MOSFETs à canal N sont couramment utilisés comme commutateurs pour des charges de puissance à basse tension, notamment dans la commutation côté bas (Low Side Switching) où la source est connectée à la masse. Pour activer le MOSFET, il suffit d’appliquer une tension positive sur la grille supérieure à la tension de seuil (). Le transistor ne requiert qu’une impulsion de tension pour se mettre en état ON, sans besoin de courant de commande continu, ce qui est particulièrement efficace pour les circuits logiques. L’absence de chute de tension significative et de résistance de drain en état passant () en fait un choix économe en énergie pour la commutation de forte puissance.

Le Transistor comme Amplificateur

Le transistor, en particulier lorsqu’il opère en régime actif, excelle dans l’amplification de signaux.

  • Amplification BJT : Les BJTs sont largement utilisés pour amplifier les signaux analogiques, notamment dans les amplificateurs audio. Il existe trois configurations de base pour les amplificateurs BJT, chacune avec des caractéristiques de gain distinctes.

    • Amplificateur à émetteur commun : Cette configuration offre un gain de tension et de courant élevé. Elle est couramment utilisée, mais avec une particularité notable : le signal de sortie est inversé (déphasé de 180°) par rapport au signal d’entrée.

    • Amplificateur à collecteur commun : Également appelé suiveur d’émetteur, il ne fournit pas de gain de tension (son gain est proche de 1), mais offre un gain de courant élevé. Il est utilisé comme buffer pour isoler les étapes d’un circuit.

    • Amplificateur à base commune : Il offre un gain de tension élevé mais sans gain de courant. Il est couramment utilisé comme buffer de courant à faible impédance d’entrée.

  • Amplification MOSFET : Les MOSFETs sont privilégiés pour les amplificateurs de puissance, notamment dans les amplificateurs audio modernes, en raison de leur capacité à gérer des courants élevés et de leur faible résistance à l’état passant qui minimise la dissipation de chaleur. Leur haute impédance d’entrée les rend également adaptés aux applications de préamplification et aux circuits RF où le signal est de faible amplitude.

L’Évolution et les Applications Futures

L’histoire du transistor est une histoire d’évolution constante. Le germanium, utilisé dans les premiers prototypes, a rapidement été remplacé par le silicium, plus robuste et plus flexible. Aujourd’hui, la recherche se tourne vers des matériaux innovants comme l’arséniure de gallium pour les hyperfréquences, le graphène et le disulfure de molybdène pour repousser encore les limites de la miniaturisation et de la performance, promettant de prolonger la capacité de l’industrie à intégrer toujours plus de puissance de calcul sur des puces de plus en plus petites.

Outre les BJT et les MOSFETs, il existe d’autres types de transistors spécialisés pour des applications spécifiques :

  • Le JFET (Junction-Field-Effect Transistor) : C’est le plus ancien type de FET, contrôlé par une tension de grille, mais qui utilise une jonction PN plutôt qu’une couche isolante. Il est souvent utilisé dans les circuits d’amplification de signaux faibles en raison de son impédance d’entrée élevée.

  • L’IGBT (Insulated-Gate Bipolar Transistor) : Ce composant hybride combine une grille de commande de type MOSFET avec une capacité de commutation de courant de type BJT. L’IGBT offre les avantages du contrôle en tension avec les avantages du BJT pour les applications de forte puissance.

Synthèse et Perspectives

Le transistor est plus qu’un simple composant électronique ; c’est un fondement de la technologie moderne. En tant qu’interrupteur et amplificateur, il a rendu possible la microélectronique et l’intégration de milliards de composants sur une seule puce, révolutionnant l’informatique, les communications et l’électronique grand public.

Le choix entre les deux principaux types de transistors, le BJT et le MOSFET, est une décision d’ingénierie qui repose sur un ensemble de compromis. Le BJT, contrôlé en courant et utilisant des porteurs bipolaires, est apprécié pour sa meilleure linéarité et sa capacité de gain en courant pour l’amplification de signaux analogiques. Le MOSFET, contrôlé en tension avec une impédance d’entrée extrêmement élevée, excelle dans la commutation rapide et efficace, en particulier dans les applications à faible consommation d’énergie.

Leur évolution constante, de leur conception discrète à leur intégration en masse sur des puces, continue de définir le rythme de l’innovation technologique. L’histoire des transistors est un témoignage vivant de la manière dont une compréhension approfondie de la physique des semi-conducteurs peut transformer des concepts théoriques en des dispositifs pratiques qui façonnent notre monde.

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