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Le transistor IGBT

Symbole schématique et différents boîtiers (TO-247, TO-220, D2PAK) d'un transistor IGBT.

Le transistor bipolaire à grille isolée, plus communément appelé IGBT (Insulated Gate Bipolar Transistor), est un composant semi-conducteur de puissance relativement récent dont le brevet a été déposé aux États-Unis en 1982. Son développement est une réponse aux limitations des dispositifs de commutation qui dominaient le marché à cette époque, notamment les transistors bipolaires à jonction (BJT) et les thyristors de type GTO (Gate Turn-Off) et Darlington. L’objectif était de concevoir un composant qui pourrait combiner les avantages distincts du BJT et du MOSFET (Metal-Oxide-Semiconductor Field-Effect Transistor).

Les ingénieurs cherchaient à résoudre un compromis fondamental de l’électronique de puissance : la capacité à gérer simultanément de hautes tensions et de forts courants avec un faible coût énergétique de commande et une efficacité élevée. Le BJT excelle par sa faible chute de tension à l’état passant, mais il est un dispositif commandé en courant, ce qui implique une puissance de pilotage significative et une complexité de circuit de commande accrue. Le MOSFET, quant à lui, est commandé en tension, simplifiant considérablement son pilotage, mais sa résistance à l’état passant () augmente de manière prohibitive pour les applications à haute tension, entraînant des pertes de puissance importantes. L’IGBT a émergé comme une solution à ce dilemme, créant un dispositif qui a, en quelques décennies, supplanté les technologies plus anciennes dans une large gamme d’applications, notamment pour les tensions comprises entre 600 V et 3 300 V. Son intégration réussie sur une même puce a permis de repousser les limites de puissance et de densité de courant des dispositifs existants.

Définition et rôle de l’IGBT

Un IGBT est un dispositif semi-conducteur de puissance à trois terminaux, conçu principalement comme un commutateur électronique. Sa nature hybride lui confère une position unique. Il est doté d’une entrée à grille isolée, similaire à celle d’un MOSFET de canal N, et d’une sortie de type bipolaire, comme un transistor PNP. Cette architecture monolithique lui permet d’exploiter la haute impédance d’entrée et la facilité de pilotage du MOSFET, tout en bénéficiant des excellentes caractéristiques de conductivité (faible chute de tension) du BJT.

Le rôle central de l’IGBT est de permettre la commutation efficace de puissances élevées. Il est particulièrement bien adapté aux applications où les exigences en matière de tension et de courant sont trop importantes pour un MOSFET, mais où la simplicité de commande en tension est préférée à la complexité d’un circuit de pilotage en courant de BJT. L’IGBT est donc l’interrupteur de choix pour les circuits nécessitant de gérer de très fortes puissances, tels que les onduleurs, les variateurs de vitesse et les alimentations à découpage.

Symbole et terminaux

Le symbole schématique de l’IGBT reflète sa double nature. Il représente l’entrée en tant que grille isolée (comme un MOSFET) et la sortie comme un transistor bipolaire. Les trois terminaux de l’IGBT sont :

  • La grille (gate – G) : Le terminal de commande, qui reçoit le signal de tension pour activer ou désactiver le dispositif.

  • Le collecteur (collector – C) : Le terminal par lequel le courant circule depuis la charge, de manière similaire au collecteur d’un BJT.

  • L’émetteur (emitter – E) : Le terminal de référence du dispositif, qui complète le circuit de courant, comme l’émetteur d’un BJT.

L’activation et la désactivation de l’IGBT sont contrôlées simplement par l’application ou l’annulation d’un signal de tension positif entre la grille et l’émetteur, de manière identique au fonctionnement d’un MOSFET à enrichissement.

Structure et Principe de Fonctionnement

Structure physique et circuit équivalent

La structure de base d’un IGBT est plus complexe que celle d’un MOSFET ou d’un BJT, car elle comporte quatre couches semi-conductrices alternées : NPNP. Le substrat de l’IGBT est constitué d’une couche , qui se distingue de celle du MOSFET (). Le rôle de la couche est d’agir comme une couche d’injection.

Le circuit équivalent d’un IGBT, qui permet de comprendre son fonctionnement interne, se compose principalement d’un MOSFET à canal N en entrée, qui pilote la base d’un transistor bipolaire PNP en sortie. Cette configuration est souvent comparée à une connexion de type Darlington inversé. De plus, en raison de la structure NPNP, un thyristor parasite est naturellement présent. L’analyse de ce circuit équivalent est primordiale pour saisir les caractéristiques fondamentales de l’IGBT, car elle révèle l’origine de sa faible chute de tension, qui dépend directement du gain du transistor PNP et du courant du MOSFET interne.

Le mécanisme de modulation de conductivité

Le principal atout de l’IGBT réside dans sa capacité à réduire considérablement les pertes par conduction, un problème majeur pour les MOSFET de puissance conçus pour de hautes tensions. Pour bloquer une tension élevée, la couche de dérive () doit être épaisse et peu dopée, ce qui lui confère une résistance intrinsèquement élevée.

Le transistor IGBT contourne cette limitation grâce au mécanisme de modulation de conductivité. Lorsqu’une tension positive est appliquée à la grille, elle crée un canal conducteur dans la structure MOSFET. Le courant d’électrons qui en résulte circule vers la région de dérive. Cet afflux d’électrons entraîne un phénomène d’injection de porteurs minoritaires (trous) depuis la couche d’injection vers la région de dérive . La présence de ces porteurs supplémentaires augmente considérablement la densité de charge dans la région de dérive et en diminue la résistivité. Cette réduction de la résistance, appelée modulation de conductivité, permet à l’IGBT de présenter une chute de tension à l’état passant très faible, même pour des tensions de blocage élevées, un avantage que les MOSFET ne peuvent pas offrir.

Suppression de l’effet thyristor

Bien que l’IGBT partage une structure similaire à celle d’un thyristor (NPNP), il est impératif que le thyristor parasite ne s’active jamais pour que le dispositif fonctionne comme un transistor contrôlable. Si le thyristor parasite s’active, le composant entre dans un état de verrouillage (latch-up) où il ne peut plus être éteint par la grille, menant à une défaillance fatale du dispositif.

La suppression de cet effet de thyristor était le principal obstacle au développement de l’IGBT et a historiquement retardé sa commercialisation. Les premiers dispositifs échouaient en mode de verrouillage incontrôlable. La solution décisive est venue de la conception non-latch-up, qui a consisté à limiter le courant de saturation du MOSFET interne en dessous du seuil de courant du thyristor parasite. Cette innovation a permis de s’assurer que le courant maximal que l’IGBT peut conduire en mode transistor ne peut jamais déclencher le verrouillage, garantissant ainsi son fonctionnement stable et sa robustesse. Cette percée technologique a également rendu possible une capacité à supporter les courts-circuits, une caractéristique essentielle pour la fiabilité des applications de puissance.

Caractéristiques Électriques

Caractéristiques Statiques

Les caractéristiques statiques de l’IGBT décrivent son comportement dans des conditions de courant et de tension constantes.

  • Tension à l’état passant () : L’une des caractéristiques les plus importantes est la chute de tension à l’état passant, notée ou . Typiquement de l’ordre de 2 à 3V, cette chute est remarquablement faible, surtout par rapport à un MOSFET haute tension. La caractéristique de conduction est similaire à celle d’un MOSFET avec une très faible résistance série, associée à la chute de tension d’une diode. Pour les IGBT NPT (Non-Punch-Through), la chute de tension a la particularité d’augmenter légèrement avec la température, ce qui favorise la mise en parallèle de plusieurs composants pour le partage du courant.

  • Tensions de blocage : L’IGBT est un interrupteur unidirectionnel en courant. Il est conçu pour bloquer de hautes tensions dans le sens direct (plusieurs centaines, voire milliers de volts). Cependant, sa capacité à bloquer la tension inverse est très limitée, généralement de l’ordre de 20V.

  • Caractéristique de transfert ( vs ) : Le courant du collecteur () est une fonction de la tension appliquée à la grille (). Le dispositif ne conduit que lorsque la tension de grille dépasse une tension de seuil (), similaire au fonctionnement d’un MOSFET. Au-delà de ce seuil, le courant de collecteur augmente de manière quasi linéaire avec .

Caractéristiques Dynamiques

Les caractéristiques dynamiques régissent le comportement de l’IGBT pendant la commutation.

  • Processus de commutation : La vitesse de commutation est une fonction de la vitesse de charge et de décharge de la capacité d’entrée de la grille (). Le processus de mise en conduction est comparable à celui d’un MOSFET, mais la vitesse de blocage est une caractéristique critique qui différencie l’IGBT de ses homologues.

  • Le courant de queue (tail current) : Le principal inconvénient dynamique de l’IGBT est le courant de queue, un phénomène qui se produit lors du blocage du composant. Après l’extinction du canal MOSFET, le courant ne s’arrête pas instantanément. Un courant résiduel, le courant de queue, continue de circuler en raison des porteurs minoritaires qui ont été injectés dans la région de dérive pour la modulation de conductivité et qui doivent se recombiner. Ce courant de queue se décroît de manière exponentielle et est la principale cause des pertes à l’ouverture, ce qui limite la fréquence de commutation de l’IGBT à des valeurs modérées, généralement en dessous de 50 kHz. Ce phénomène illustre un compromis fondamental : la très faible chute de tension à l’état passant, qui est l’avantage de l’IGBT, est directement liée à la présence de ces porteurs minoritaires qui, à leur tour, génèrent des pertes de commutation et limitent sa vitesse.

  • Vitesse de commutation et zone de fonctionnement sûre (SOA) : L’IGBT a une vitesse de commutation plus rapide que le BJT, mais plus lente que le MOSFET. Il est toutefois reconnu pour sa robustesse et sa grande zone de fonctionnement sûre : SOA (Safe Operating Area). La SOA directe (FBSOA) est délimitée par les considérations thermiques et la capacité de court-circuit. La SOA inverse (RBSOA), qui décrit la zone de fonctionnement sûre pendant l’ouverture, est généralement de forme rectangulaire pour les IGBT modernes, démontrant leur robustesse.

Typologie et Évolutions Technologiques

Architectures Planar et Trench

Les premières générations d’IGBT utilisaient une architecture planaire, où la grille est située au-dessus du silicium. Cette conception offrait des performances limitées, les rendant adaptés uniquement aux applications à basse fréquence, telles que le contrôle de moteurs. L’évolution majeure est venue avec l’introduction de la grille en tranchée (Trench Gate). Cette architecture verticale, où la grille est gravée dans le silicium, réduit la résistance du canal et augmente la densité de courant. Le résultat est une chute de tension à l’état passant plus faible pour une tenue en tension équivalente. La grille en tranchée améliore également la résistance au verrouillage.

Punch-Through, Non-Punch-Through et Field-Stop

Au-delà de l’architecture de grille, la structure verticale de l’IGBT a donné naissance à plusieurs générations de composants, chacune optimisant le compromis entre les pertes de conduction et de commutation.

  • IGBT Punch-Through (PT) : C’est la structure originale, qui utilise une couche collecteur () épaisse et fortement dopée. Ce dopage permet de réduire la chute de tension à l’état passant, mais au prix d’une vitesse de commutation plus lente et de pertes dynamiques plus élevées en raison d’un courant de queue plus important.

  • IGBT Non-Punch-Through (NPT) : Cette structure, apparue plus tard, n’a pas de couche tampon et utilise une couche de dérive () plus épaisse. Les IGBT NPT sont plus robustes et offrent une vitesse de commutation plus rapide, mais peuvent présenter une chute de tension à l’état passant plus élevée à fort courant.

  • IGBT Field-Stop (FS) : Également appelés Thin-Wafer PT, les IGBT Field-Stop représentent une avancée majeure. Ils intègrent une couche Field-Stop () près du collecteur, ce qui permet de fabriquer des puces beaucoup plus fines que les NPT. Cette couche permet d’améliorer la régularité du champ électrique, d’atteindre une tension de claquage plus élevée et de réduire les pertes dynamiques en accélérant la recombinaison des porteurs. Les IGBT de dernière génération, comme les IGBT7, basés sur l’architecture Field-Stop en tranchée, offrent un équilibre optimal entre faibles pertes de conduction et faibles pertes de commutation, tout en augmentant la densité de courant et la robustesse.

Le développement de ces structures met en évidence une recherche constante de l’équilibre parfait entre les pertes de conduction (faible ) et les pertes de commutation (faible courant de queue). Chaque génération a apporté des améliorations cruciales en manipulant la physique des porteurs de charge pour minimiser les pertes, prouvant que la performance est intrinsèquement liée à la capacité à optimiser le processus de fabrication et la conception de la puce.

Structure IGBT Épaisseur de la puce Chute de tension Vitesse de commutation Robustesse Avantage principal
Punch-Through (PT) Épaisse Faible Lente Moyenne Faible perte par conduction
Non-Punch-Through (NPT) Épaisse Moyenne Rapide Élevée Robuste en commutation
Field-Stop (FS) Mince Très faible Très rapide Élevée Équilibre optimisé entre pertes

Intégration de diodes de roue libre

Une évolution technologique supplémentaire est l’intégration d’une diode de roue libre ou FWD (freewheeling diode) sur la même puce que le transistor, créant ce qu’on appelle un IGBT à conduction inverse ou RC-IGBT (reverse-conducting IGBT). Cette conception permet de réduire le nombre de composants, d’améliorer la densité de puissance et les performances thermiques, tout en simplifiant la conception de modules pour certaines applications comme les résonances en tension.

Défis de Conception et Solutions Pratiques

La gestion du latch-up

Bien que les IGBT modernes soient conçus pour être latch-free, ce qui signifie que le courant de saturation est toujours inférieur au courant de verrouillage parasite, le phénomène de latch-up peut encore se produire sous des conditions de contrainte extrêmes, comme un court-circuit ou un dV/dt (taux de variation de tension) très élevé. Le courant de verrouillage représente une limite absolue qu’un concepteur de circuit doit respecter pour garantir la fiabilité du système. La tenue en court-circuit est une caractéristique essentielle de la robustesse de l’IGBT. Les concepteurs doivent veiller à ce que les circuits de protection intégrés et les pilotes de grille soient capables de limiter les courants pour rester dans la zone de fonctionnement sûre, même en cas de défaut.

L’importance du circuit de commande de grille

Bien que l’IGBT soit un dispositif commandé en tension, ce qui simplifie son pilotage par rapport au BJT, la conception du circuit de commande de grille est critique pour l’efficacité et la fiabilité. Un pilote de grille doit être capable de charger et de décharger la capacité d’entrée () de l’IGBT rapidement pour minimiser les pertes de commutation, qui sont les plus importantes à des fréquences plus élevées.

L’un des défis les plus importants est la gestion des défauts de court-circuit. Un arrêt brusque de l’IGBT en cas de court-circuit, appelé hard shutdown, peut générer des surtensions destructrices dues aux inductances parasites du circuit. Pour contrer cela, les pilotes de grille modernes intègrent souvent une fonction de soft shutdown. Cette fonction permet de décharger lentement la grille en cas de détection de défaut (via une surveillance de la tension ) pour contrôler le dV/dt et l’I_C, minimisant ainsi les surtensions et le stress sur le composant. Le circuit de commande est le point de convergence entre la performance du composant et la robustesse du système, car un pilote mal conçu peut compromettre même le meilleur des IGBT.

Les circuits d’amortissement et gestion des surtensions

Les circuits d’amortissement, ou snubbers, sont des réseaux passifs (typiquement R-C ou R-C-D) placés en parallèle sur l’IGBT. Ils jouent un rôle crucial dans la protection du dispositif et l’amélioration de ses performances en gérant l’énergie transitoire.

  • Protection contre les surtensions : Les inductances parasites inévitables dans tout circuit de puissance (câbles, pistes de PCB) stockent de l’énergie. Lors d’une commutation rapide, cette énergie est libérée, provoquant des pics de tension qui peuvent dépasser la tension de claquage de l’IGBT. Un snubber absorbe cette énergie transitoire pour limiter la surtension, maintenant ainsi le point de fonctionnement dans la zone de sécurité.

  • Réduction du dV/dt : Le snubber limite le taux de variation de tension à l’ouverture, ce qui aide à réduire les pertes et à prévenir la mise en conduction parasite d’autres composants.

  • Réduction des pertes de commutation : En façonnant la courbe de commutation, les snubbers peuvent réduire les pertes totales en transférant une partie de la puissance dissipée du commutateur vers une résistance.

L’utilisation de snubbers est un rappel de l’importance de la conception physique du circuit en électronique de puissance. Ils agissent comme des pare-chocs électroniques, rendant le système plus robuste face aux imperfections de l’environnement circuit. Des diodes de protection TVS (Transient Voltage Suppressor) sont également utilisées sur la grille et le collecteur pour limiter les surtensions, notamment celles induites par les charges inductives ou les décharges électrostatiques (ESD).

Domaines d’Application et Comparaison

Analyse Comparative : IGBT vS MOSFET vS BJT

Le choix d’un semi-conducteur de puissance est une décision stratégique d’ingénierie qui repose sur l’analyse de compromis entre les performances et les coûts de l’application.

Caractéristique BJT MOSFET IGBT
Type de porteurs Majoritaires & minoritaires Majoritaires Majoritaires & minoritaires
Contrôle Courant de base Tension de grille Tension de grille
Capacité V/I Modérée Faible Excellente
Vitesse de commutation Lente Très rapide Modérée
Impédance d’entrée Faible Très haute Très haute
Résistance à l’état passant Faible Élevée (pour haute V) Très faible
Le tableau ci-dessus résume les différences fondamentales. L’IGBT se positionne comme un intermédiaire idéal, combinant le meilleur de ses prédécesseurs. Son excellent compromis entre capacité de tension/courant et vitesse de commutation le rend optimal pour les applications de haute puissance et de moyenne fréquence (en général, inférieures à 50 kHz).

Dans ce domaine, le faible
de l’IGBT est un atout majeur, réduisant les pertes de conduction de manière plus efficace que la résistance à l’état passant élevée d’un MOSFET de puissance équivalent. En revanche, pour les applications de faible puissance et de haute fréquence (au-delà de 100 kHz), le MOSFET est le choix supérieur en raison de sa vitesse de commutation plus élevée et de ses pertes dynamiques plus faibles. Le BJT, avec sa commande en courant et sa vitesse lente, est largement obsolète dans la plupart des applications de commutation de puissance modernes au profit de l’IGBT.

Applications industrielles spécifiques

La capacité de l’IGBT à gérer simultanément des tensions et des courants élevés l’a rendu indispensable dans de nombreux domaines industriels.
  • Onduleurs pour énergies renouvelables : L’IGBT est le cœur des onduleurs pour les systèmes solaires et éoliens. Il gère la conversion de la puissance continue (DC) produite par les panneaux ou les éoliennes en courant alternatif (AC) pour l’injection dans le réseau ou l’alimentation de la charge.
  • Variateurs de vitesse pour moteurs : Dans l’automatisation industrielle, les IGBT sont essentiels pour contrôler la vitesse et le couple des moteurs électriques. Leur efficacité et leur précision sont cruciales pour l’optimisation des processus de fabrication.
  • Transport ferroviaire : En raison de leur capacité à supporter des tensions très élevées (3 300 V, 6 500 V), les IGBT sont le choix privilégié pour les systèmes de traction et de freinage des locomotives, des trains à grande vitesse et des métros. Ils permettent une conversion de puissance efficace pour le contrôle des moteurs de traction.
  • Véhicules électriques (VE) et hybrides (HEV) : L’IGBT est un composant central de la chaîne de traction des véhicules électriques. Il est utilisé dans l’onduleur de traction pour convertir la puissance continue de la batterie en courant alternatif pour le moteur, améliorant l’autonomie et la performance du véhicule.

Application Gamme de tension typique Gamme de courant typique Raison du choix de l’IGBT
Variateurs de vitesse industriels 600 V – 1700 V 100 A – 1200 A  Faible chute de tension, haute robustesse
Onduleurs solaires/éoliens 600 V – 3300 V 200 A – 1700 A Efficacité de conversion à haute puissance
Traction ferroviaire 3300 V – 6500 V  Jusqu’à 1200 A Capacité à gérer de très hautes tensions et robustesse
Véhicules électriques (VE) 600 V – 1200 V Jusqu’à 900 A Puissance et efficacité, compacité des modules

Perspectives d’Avenir

Le transistor bipolaire à grille isolée a révolutionné l’électronique de puissance en offrant une solution unique aux compromis de conception. Il combine avec succès la simplicité de commande en tension du MOSFET avec l’efficacité de conduction du BJT, ce qui le rend idéal pour les applications de haute puissance. Ses atouts majeurs, tels que sa faible chute de tension à l’état passant, sa capacité à gérer des densités de courant et des tensions élevées, sa robustesse face aux surcharges et son pilotage simple, lui ont permis de s’imposer sur une gamme de puissance et de fréquence où ses concurrents ne peuvent rivaliser. L’IGBT a démontré une capacité à supporter des puissances et des densités de courant qui ont largement dépassé les dispositifs de l’époque.

Malgré le succès de l’IGBT, la recherche continue de repousser les limites des semi-conducteurs. Les nouvelles générations d’IGBT (comme les IGBT7) continuent d’améliorer le compromis entre les pertes de conduction et de commutation, offrant une efficacité et une robustesse encore meilleures.

Toutefois, l’émergence des semi-conducteurs à large bande interdite (WBG) comme le carbure de silicium (SiC) et le nitrure de gallium (GaN) pose un défi significatif à la suprématie de l’IGBT. Ces nouveaux matériaux offrent des vitesses de commutation, des tolérances en température et des tolérances en tension supérieures. Cependant, l’IGBT bénéficie d’un écosystème de production mature, d’une fiabilité éprouvée et d’un coût de fabrication plus faible. Il est probable que l’avenir ne verra pas le remplacement total de l’IGBT, mais plutôt une spécialisation accrue, où le SiC et le GaN domineront les créneaux de très haute fréquence et de température, tandis que l’IGBT conservera sa position de leader incontesté dans les applications de haute puissance et de moyenne fréquence, en particulier là où le coût et la fiabilité sont des critères de choix primordiaux.

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